Vivre une grossesse après une ou plusieurs fausses couches n’est évidemment pas la même chose que de vivre une grossesse sans passif de fausse couche. Il y aura inévitablement la crainte que l’histoire se répète, l’anxiété de voir du sang tâcher ses sous-vêtements, les doutes quant à la capacité à vivre du bébé.
Et puis petit à petit, la confiance retrouvée, grandissante.
Parler de sa grossesse...ou pas

Parler de sa grossesse avant l’échographie du premier trimestre ou n’en toucher mot ? Il n’y a pas de bonne réponse. Il y a ce que vous avez envie de faire. Me concernant, l’injonction de ne pas en parler ne m’a jamais plu. Nos parents respectifs ont été au courant rapidement de mes grossesses et fausses couches. Nous avions besoin de leur soutien dans ces moments où nous étions particulièrement fragiles.
Certains préféreront aussi en parler pour éviter les remarques déplacées qui sont toujours mal venues et encore plus dans des cas de fausses couches.
Peut-être choisirez-vous des oreilles amicales plutôt que familiales. A vous de voir ce qui vous convient le mieux. L’important, c’est de ne pas porter seule ce qu’on souhaiterait partager.
Se rassurer

Profiter de tous les rendez-vous médicaux pour se rassurer quant à la bonne évolution du bébé. Les échographies (où tout est normal) sont par exemple des moments qui vous donneront confiance dans la vie de votre bébé.
Vos rendez-vous avec votre sage-femme sont aussi très précieux. Toutes les sages-femmes que j’ai en effet rencontrées étaient dans un échange constructif et patient, au-delà d’un aspect purement technique. Bien sûr, elles vérifieront la bonne évolution de votre bébé mais elles s’intéresseront aussi à vous, à vos ressentis physiques et émotionnels. Elles pourront vous orienter vers des psychologues si vous en ressentez le besoin.
Se faire confiance

Véritable apprentissage lorsqu’on a un passif de fausse couche ! Peut-être oscillerez-vous entre la crainte que tout s’arrête brutalement et la culpabilité d’avoir peur pour la vie de votre bébé. Pour ma part, je n’étais clairement pas sereine au début de ma grossesse et m’en voulais d’être animée par ces sentiments.
Il est important d’être bienveillante et indulgente avec vous-même. Il est normal d’avoir peur de perdre son bébé et d’autant plus quand on a fait une ou plusieurs fausses couches. Ce qu’il faut savoir, c’est que cette crainte est commune à quasiment toutes les femmes enceintes ayant vécu ou non des fausses couches.
Ne vous en voulez pas, ne culpabilisez pas. Ce que vous ressentez, les émotions qui vous animent sont normales.
Faire confiance à son bébé
Ce qui est primordial, c’est de ne pas vivre neuf mois dans la peur de perdre son enfant et de profiter de sa grossesse.
La clef a été pour moi de sentir bouger mon bébé. J’ai ainsi pu me rassurer quotidiennement quant à sa bonne vitalité. Chaque jour renforçait ma confiance dans sa capacité de vivre et dès que j’avais des craintes, mon bébé ne tardait pas à se manifester : un véritable cercle vertueux!

En profiter!

Ne passez pas à côté de votre grossesse. Quels que soient votre métier, vos responsabilités, vos préoccupations, votre charge mentale, profitez de ces neuf mois.
Soyez à l’écoute de vos sensations, émotions, ressentis. Ce sont neuf mois à savourer !