La prise de sang la plus rocambolesque de toute ma vie...au Maroc ! Ah! Il faut dire que j’ai hésité à la faire, cette prise de sang ! Me rendre dans un laboratoire en plein confinement ne me disait trop rien. J’avais la sensation de prendre un risque inutile pour ma famille, mon bébé et moi-même. En même temps, si j’attrape la toxoplasmose ou que mon analyse d’urine n’est pas bonne, je souhaite pouvoir réagir rapidement et surtout, dater le début du problème. Alors, je me suis lancée, armée de mon masque, de mes gants et d’une grande feuille de papier médical récupérée la veille chez ma sage-femme. J’en fais peut-être un peu trop, c’est vrai, mais si le siège n’est pas désinfecté, je préfère m’asseoir sur ma feuille. J’ai bien pensé à faire ma prise de sang debout, mais pour des raisons de risques d’évanouissement, cela n’est pas permis. Me voilà donc devant les portes du laboratoire qui restent closes. J’avance, je recule pour qu’elles s’ouvrent. Rien ne bouge. Pourtant le laboratoire n’est pas fermé. J’agite les bras. Rien n’y fait. Je finis par toquer à la porte. Une dame masquée s’approche alors de l’encoignure de la porte. — Salam, c’est pour quoi ? J’avoue que la question me laisse un moment sans voix. Généralement, quand on va dans un laboratoire, ce n’est pas pour conter fleurette. — Salam, pour une prise de sang. Toxoplasmose et bandelette urinaire. Je suis enceinte. — Vous avez une ordonnance ? Vous êtes déjà venue ? — Oui. Je fais toutes mes prises de sang ici. Je lui glisse alors l’ordonnance à travers l’interstice des deux portes en verre. Je la vois retourner à son ordinateur. J’attends, patiemment devant les portes closes. Cinq minutes après, qui me paraissent une éternité, elle revient. — 250 dirhams s’il-vous-plaît. — Je peux payer par carte ? — Non, cash. — J’ai des gants si vous avez peur que je touche le terminal. — Non, c’est du cash. On a des problèmes de connexion avec le terminal. Je doute que ce soit vrai. Heureusement, j’ai un peu de liquide que je glisse à travers l’interstice des deux portes en verre. Je finis par sourire de la situation. Derrière mon masque et à travers les vitres, elle ne peut heureusement pas le voir. Elle retourne à son bureau cette fois pour me rendre la monnaie et me tend (toujours à travers l’interstice des portes, vous l’aurez compris) des billets trempés, couverts de gel hydro-alcoolique.
J’en viens à me demander si elle va me piquer le bras à travers l’interstice de la porte. Mais elle finit par me dire : — Je vais ouvrir la porte. Vous avez interdiction de parler. J’opine du chef pour lui confirmer que j’ai compris et que je vais coopérer. Les portes s’ouvrent. Devant moi, sur un tabouret, du gel hydraulique qu’elle me montre du doigt. Même sans parole, ce qu’elle attend de moi est très clair. Je me lave les mains. Elle m’emmène dans une petite salle et me demande de rester sur le seuil de la porte. Je la vois prendre un papier et désinfecter le siège. Puis elle me fait signe d’entrer. Je lui demande si je peux poser ma feuille de papier médical sur le siège pour lui montrer, que moi aussi, je fais attention. Avec son accord, je m’assoie enfin et tends mon bras dans un silence pesant. Elle prend un gant qu’elle serre au-dessus de mon coude, en guise de garrot. Honnêtement, j’ai la sensation que cela n’est pas d’une grande utilité. Mon bras est à peine comprimé. Puis, elle me pique. Une fois terminé, avec un geste, elle me montre un récipient dans lequel je dois uriner. Je me lève et la suis. Elle pousse alors la porte des toilettes avec son coude et son pied. La situation me semble tellement ubuesque que j’en oublie presque d’uriner dans le gobelet à cet effet ! Si j’étais René Goscinny, je me permettrais de dire « ils sont fous ces marocains ! » Toujours est-il que je préfère cette situation à l’inverse et je pense plutôt « ils sont très prudents ces marocains ! ». Je remets mon échantillon d’urine, lui demande de remplir des papiers et quitte le laboratoire. Quatre personnes attendent désormais devant la porte close. Je ne sais pas si tous les laboratoires du Maroc appliquent les mêmes consignes mais dans le celui-ci, elles sont respectées. Une chose est certaine, je peux aller faire mes prises de sang mensuelles sereinement. Si j’attrape le coronavirus, cela ne sera pas dans ce laboratoire !
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