Qu’on l’ait connue ou pas, qu'on ait de bons rapports ou pas, que l’on soit proche ou pas, notre mère est une figure importante de notre vie, particulièrement quand nous essayons de devenir mère ou le devenons à notre tour.
Chaque relation est bien sûr unique. Il y a des relations douces et d’autres cabossées marquées par l’absence, la maladie, ou la violence. Mais il se joue quelque chose de particulier lorsque nous tentons de devenir mère. Et si la relation est trop abîmée pour que nous nous appuyons sur notre mère ou en ayons même l’envie, souvent des questions resurgissent.
On se souvient de la mère qu’on a eu. On se projette sur la mère que l’on souhaiterait être.
Pour ma part, ma mère a joué un rôle central lors de mes fausses couches puis grossesses. J’ai pu lui parler en toute confiance de ce que je ressentais, de mes craintes. Jamais elle ne me jugeait. Elle m’écoutait avec bienveillance. Je pouvais déposer mes angoisses et mes espoirs. Finalement, avec le recul, elle ne disait pas grand-chose mais à chaque fois qu’elle le faisait, ses mots me faisaient un bien fou. Ils étaient exactement ce dont j’avais besoin pour reprendre confiance.
Ma sage-femme et ma mère sont les deux personnes qui m’ont le plus écoutée et grâce auxquelles j’ai pu aller de l’avant, fausse couche après fausse couche, puis grossesse évolutive, enfin !
Quand on connaît le deuil périnatal, on sait aussi que beaucoup de personnes ont des propos mal venus, déplacés, parfois même culpabilisants. Et on peut s’enfermer dans une solitude encore plus grande en ayant le sentiment de ne pas être comprise. J’ai eu l’immense chance que ma mère ne fasse pas partie de ces gens-là.
Lorsque ma fille est née, j’ai passé du temps chez mes parents. A nouveau, j’ai pu m’appuyer sur eux. Jamais je n’ai eu droit à « il faut faire comme ci ou comme ça ». Je faisais comme je le sentais, du mieux que je pouvais. Ma mère m'épaulait beaucoup et je lui demandais toujours d’être avec moi lorsque je faisais prendre le bain à ma fille. Parfois, trop fatiguée, je n’y arrivais plus, alors je lui disais: « peux-tu m’aider, je n’arrive pas à l’habiller ». Et je la regardais faire, douce et agile. J’apprenais beaucoup à ses côtés. Toujours positive, toujours d’humeur égale, je chérissais ces moments ensemble et la chance que j’avais de les vivre.
Mes parents m’ont énormément aidée. Jamais je ne me suis sentie isolée, alors même que mon mari était absent pour plusieurs semaines et que je commençais cette vie de jeune maman seule. J’étais entourée, je n’avais aucune contrainte logistique, je mangeais trois par jour, parfois quatre avec le goûter ! J’arrivais à prendre une douche et à dormir quelques heures le jour, les nuits étant quasiment blanches.
Les débuts avec mon bébé ont été doux grâce à mes parents géniaux, grâce à ma mère.
Nous n’avons pas tous cette chance.
Lorsque nous vivons par exemple à l’étranger ou simplement dans le même pays, mais loin de nos parents, on peut ressentir ce besoin d’être près de sa mère. Et lorsque les frontières sont fermées, malgré les moyens de communication actuels, ce sont des situations qui peuvent être difficiles à vivre.
Parfois, la figure maternelle fait défaut. C’est alors une « mère de cœur », une autre femme de la famille ou pas, qui jouera ce rôle « maternel » dans nos vies ou sera simplement une figure inspirante.
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